Empire

Bonaparte au St Bernard

Référence : STBERNARD

Le Premier Consul franchissant les Alpes au col du Grand-Saint-Bernard

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Le Premier Consul franchissant les Alpes
au col du Grand-Saint-Bernard

Lorsqu’on visite le musée national du Château de la Malmaison, on ne peut manquer de tomber en arrêt devant le chef - d’œuvre du peintre Louis David intitulé «Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard».

A la contemplation de ce superbe tableau, l’amateur d’art, aussi bien que le passionné d’histoire est saisi par la grandeur et la somptuosité qui émanent de ce portrait exécuté en 1801, un an après l’événement.
On est tout d’abord impressionné par les dimensions du tableau (272 x 232 cm) et par l’incroyable richesse de l’uniforme porté par le général Bonaparte, avant de se laisser séduire par l’aspect héroïque et magnifique qui nimbe la scène d’une aura tangible de prestige et de gloire. Le Premier Consul quand il vit pour la première fois le travail de l’artiste fut tellement saisi d’admiration qu’il en commanda aussitôt plusieurs répliques.
Ainsi on peut voir le même tableau au Musée de Versailles (Bonaparte au Mont Saint-Bernard) et à Berlin, au Château de Charlottenburg, où le titre fait état de «Napoléon» (Napoléon franchit les Alpes), le faisant empereur avant l’heure ...

Le 15 mai 1800, l’avant-garde de l’armée, aux ordres du général Lannes, passe le col du Grand-Saint-Bernard; chaque pièce d’artillerie avait été placée dans des troncs d’arbre évidés, tirés par 20 grenadiers.
Le 20 mai, le Premier Consul passe à son tour, monté sur un mulet, plus habile à circuler au bord des précipices que le magnifique cheval blanc imaginé par David. Le mulet fit un faux pas qui faillit projeter son célèbre cavalier au fond d’un ravin, mais son guide, qui menait l’animal à la bride, empêcha la chute fatale. Comme à l’accoutumé, le chef avait étudié les cartes et découvert d’autres passages, qui permirent à l’infanterie, à la cavalerie et à quelques petits canons de fondre sur l’Italie. Le citoyen Premier Consul (on est toujours en République) fut reçu par les moines de l’hospice qui lui offrirent un souper frugal, et lui adressèrent un paysan connaissant des sentiers de chevriers où aucun cheval n’était jamais passé, et par où les 40 000 hommes de l’armée de réserve vont défiler. Les religieux font de leur mieux pour nourrir et réchauffer les soldats; mais le général est inquiet car le fort de Bard qui ferme la vallée sur le versant opposé, semble imprenable. Pourtant les Français en viendront finalement à bout par la ruse, et l’armée s’augmentera de 5 000 hommes venus du Petit Saint-Bernard et de 4 000 autres ayant franchit le Mont-Cenis, pendant que le corps de Moncey dévalait le Saint Gothard sur Milan, où Bonaparte vainqueur, entrera le 2 juin 1800.

Le 25 Floréal an VIII, il écrira aux deux autres consuls: «nous luttons contre la glace, la neige, les tourmentes et les avalanches; le Saint-Bernard nous oppose quelques obstacles, étonné de voir tant de monde le franchir, mais dans trois jours, toute l’armée sera en Italie !»

Tous ses plans se réalisèrent et pour célébrer cet exploit, David exécutera le fameux tableau qui le montre en majesté au sommet du col.